Et bien tout compte fait . . . j’ai décidé de vous écrire la suite dès ce soir, voici donc ce billet entièrement consacré aux lavoirs que j’affectionne tant et que je traque, chaque fois que je me rends dans un endroit que je ne connais pas !
Petit rappel : jusqu’en 1851 le linge était rincé sur les bords d’une rivière, d’un ruisseau, d’une mare ou d’un étang, mais pour des raisons d’hygiène et de salubrité publique, un crédit est voté pour la construction de lavoirs publics . Ils peuvent être composés de :
- un étendoir : barres en bois ou en métal suspendues au-dessus du bassin, où le linge était mis à égoutter .
- un dallage : les abords du bassin sont en général dallés ou pavés afin que les lieux soient aisés à nettoyer .
- une pierre à laver : pierre basse inclinée vers l’eau bordant un cours d’eau ou la margelle du bassin .
- un banc de lavoir : banc de pierre de taille adossé aux murs intérieurs servant d’étagère pour poser le linge propre ou les effets des laveuses .
- une cheminée : pour produire la cendre nécessaire au blanchiment, mais uniquement dans le cas de lavoirs à deux bassins, celui en aval servant pour le lavage, et celui en amont pour le rinçage .
- des latrines : garder les mains dans l’eau fraiche ayant un effet diurétique, mais rares sont les lavoirs qui en possèdent !
Voici tout d’abord les lavoirs les plus courants, alimentés par un ruisseau, une rivière, ou une source, je les ai tous photographiés dans l’Yonne . . .
Mais d’autres sont beaucoup plus originaux . . .
Voutenay sur Cure
Construit en pierres de construction bien appareillées, il date de 1827 . Il est protégé par un toit à 4 pans couvert de tuiles plates . Il est alimenté par le ruisseau du Vau de Bouche qui se divise en 3 bras à l'approche du lavoir : celui du milieu le traverse, et les 2 autres bras le contournent . Le ruisseau se reconstitue après avoir passé le lavoir ! D'où sa particularité : il est sur un ilot bordé d'un mur et rendu accessible par 2 petits ponts, un sur chaque bras !
Tharoiseau
Il est composé d'un bassin rectangulaire à ciel ouvert entouré de murs sur deux côtés, lesquels sont recouverts d'un toit en tuiles de Bourgogne . C’est un édifice curieux, fermé par 3 abreuvoirs en cascade . Il est alimenté par la source d’une fontaine un peu plus haut, datant de 1696 . Sur le côté droit la fontaine était utilisée pour l'approvisionnement en eau des villageois .
Civry sur Serein
Il s’agit d’un lavoir–mairie–école construit en 1864, le bâtiment du haut étant soutenu par un pilier érigé au milieu du grand bassin . Ces lavoirs n’existent quasiment qu’en France, et plus particulièrement en Bourgogne et Franche-Comté . Ils symbolisent la répartition des rôles : à l’étage le bureau des édiles, des hommes qui débattent des affaires publiques, et au rez de chaussée celui des femmes, “les mauvaises langues” ou “les poules d’eau” qui s’occupent des affaires privées, domestiques, et intimes !
Sur le même modèle celui de Soeuvres
Cravant
C’est un lavoir en impluvium ( fermé par des murs sur les 4 côtés, il est couvert de 4 toits en appentis qui permettent à l’eau de pluie de tomber dans le bassin ), il a huit poteaux de fonte, une bien jolie barre pour poser le linge tout autour et un bassin à quatre pentes. Sur la façade, deux petites fenêtres et une porte en cintre avec des moulures .
Blacy
Pour y accéder il faut monter sur une butte, alors qu’habituellement on “ descend au lavoir " ! A l’intérieur deux grands bassins alimentés par une source, probablement un pour le lavage et un pour le rinçage . Autre particularité . . . on y lavait debout ! Son plafond est vouté comme dans une cave, et le sol est garni de gros pavés de pierre allongés et arrondis .
Oisy
Un lavoir à deux pans de toiture qui permettent aussi à l’eau de pluie de tomber dans le bassin au milieu .
Et puis d’autres pour lesquels je n’ai trouvé aucun renseignement . . .
Les derniers que je vous présente ne sont pas en Bourgogne, en haut et en bas à droite Chartres, et en bas à gauche Vendôme . Ceux-là ont une planche à crémaillère, planche à laver qui s’abaisse ou se remonte en fonction du niveau du cours d’eau .
Et puis je ne peux pas terminer ce billet pourtant déjà très long sans vous parler de Jeanne Marie Le Calvé, née en 1893 dans le Morbihan, et décédée il y a 25 ans tout près de chez moi à Pont l’Evêque . C’est probablement la lavandière la plus connue puisqu’il s’agit de . . . La Mère Denis, qui fit la renommée de la marque Vedette ! Durant 19 ans elle exerça son métier au lavoir de Tôt à Barneville Carteret . . .
“ Ch’est ben vrai cha ! “
Et bien voila, je pense avoir été la plus complète possible ! Bien sûr il existe plein d’autres sortes de lavoirs mais je ne les ai jamais vus, l’année prochaine lors de mes vacances en Aveyron, peut-être en découvrirai-je de nouveaux !
Très belle semaine à toutes, je vais commencer à penser à Noël car ça va arriver bien vite . . . dans 3 semaines le premier dimanche de l’Avent, et je n’ai pour l’instant encore aucune idée !!!
bises sylvie