La bûche
La bûche de Noël réunissait autrefois tous les habitants de la maison, famille et domestiques, autour du foyer familial. Sa bénédiction, avec les cérémonies traditionnelles dont elle se parait, n’était que la bénédiction du feu, au moment où les rigueurs de la saison le rendent plus utile que jamais. Souvent cette coutume était un impôt en nature, payé au seigneur par son vassal. Les gens trop pauvres pour se procurer des bûches se les faisaient donner. Le père de famille, accompagné de ses enfants et de ses serviteurs, allait à l’endroit du logis où, l’année précédente, ils avaient mis en réserve les restes de la bûche. Ils apportaient solennellement ces tisons, l’aïeul les déposait dans le foyer et tout le monde se mettant à genoux récitait le Pater tandis que deux forts valets de ferme ou deux garçons apportaient la bûche nouvelle. Cette bûche était toujours la plus grosse qu’on pût trouver, on l'appelait la coque. On mettait le feu à cette coque et les petits enfants allaient prier dans un coin de la chambre, la face tournée contre le mur, afin, leur disait-on, que la souche leur fît des présents. Et tandis qu’ils priaient l’Enfant-Jésus de leur accorder la sagesse, on mettait au bout de la bûche des fruits confits, des noix et des bonbons. A onze heures tous les jeux, tous les plaisirs cessaient. Dès les premiers tintements de la cloche on se mettait en devoir d’aller à la messe de minuit, puis on revenait au logis se chauffer à la bûche et faire le réveillon dans un joyeux repas.
C'est Noël dans le cœur
qui met Noël dans l'air.
W. T. Ellis