Seringat
Comme je l’ai dit à certaines d’entre-vous qui en ont montré ces dernières semaines, dès que je vois du seringat je ne peux m’empêcher de penser à nos communions à mon frère et à moi, car il y en avait toujours sur les tables, associé à des pivoines. La preuve en image mais photo très très moche, pensez elle doit avoir … 45 ans ( communion de mon p’tit frère ), et a été scannée !
Alors comme je n’ai pas grand-chose à vous montrer, je vais vous parler communions, même si j’ai dû le faire 2 ou 3 fois déjà. Cette année hélas elles n’auront pas eu lieu, je suppose que c’est reporté à l’an prochain, pas facile pour ceux qui auront tout préparé, comme les images avec les dates.
A notre époque communion privée, celle où on communiait pour la première fois, et communion solennelle, celle où on renouvelait les vœux de notre baptême, aujourd’hui première communion et profession de foi. Une petite mise en scène faite avec des souvenirs de famille …
Le brassard est celui porté par mon papa en 1938, il avait alors 11 ans, ainsi que par mon oncle en 1942 il avait 10 ans, les voici tous les deux en communiants …
( exactement le même décor à 4 ans d’intervalle, et je crois bien le même costume ! )
Voici également leur maman Marie-Madeleine et son frère Louis, ils n’avaient que 13 mois d’écart et ont fait leur communion ensemble le 10 juin 1917, je suppose sans Léon leur papa qui était brancardier dans les tranchées à Verdun, c'est l'année où il a été gravement blessé …
Le missel ( de famille ) date de 1893, les images sont celles de Marie-Madeleine et Louis, et les menus sont ceux de papa et de son frère. Le chapelet est le mien.
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Quelques menus anciens …
Et quand on nous dit qu’on mange trop, jugez plutôt …
( j’espère que vous pourrez agrandir en cliquant sur la photo )
Et les traditionnelles images que l’on offrait aux invités …
( et qu’on offre toujours d’ailleurs ! )
Quelques photos de cette époque, toutes de famille … mais qui …?
Plus proche de nous, mon frère et moi.
Voici tout d'abord des photos de ma première communion. En me replongeant dans ces souvenirs, je me rends compte qu'en presque 50 ans, c'était le 20 mai 1971, il y a beaucoup de personnes qui nous ont quittés … Sur la photo de gauche c'est moi, avec mes beaux genoux tout écorchés, et sur celle de droite je suis avec mon petit frère qui fêtait ses 7 ans …
Et puis cette photo "officielle" de mon frère et moi, en noir et blanc comme je les aime. Nous étions très sérieux, mais c’était notre grande première chez un photographe !
Ensuite sont venues les professions de foi …
( Moi toujours aussi timide, mais mon frère avait beaucoup gagné en assurance … un peu trop même au goût de nos parents et de ses professeurs ! )
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Quelques souvenirs aussi, ceux qui sont dans la tête comme la retraite avant la profession de foi et les jeux que nous faisions dans les bois avec Mr le curé, ou les repas en famille entrecoupés par les vêpres … Et puis les souvenirs matériels comme le menu, les images de communion, mon chapelet, ou cette gourmette reçue de ma grand-tante … ce bijou a d'ailleurs une petite histoire ! Je pensais l'avoir perdue quelques jours après ma profession de foi lors d'un pèlerinage à la chapelle Notre-Dame de Grâce à Honfleur, et en fait mon papa l'a retrouvée en jardinant 30 ans plus tard !!! Un petit peu abîmée certes, mais j'étais tellement contente qu'elle ait réaparu !
Voila, un nouveau billet à thème très nostalgique et qui me permet de partager avec vous une petite partie des souvenirs de ma famille auxquels je tiens tant. J’espère que vous aurez pris autant de plaisir à le lire, que j’en ai pris à le faire.
Belle semaine à toutes et tous !
100 ans . . .
Le 1er aout 1914 entre 16h et 17h, le tocsin a résonné dans toutes les villes et tous les villages de France . . . le chef du gouvernement René Viviani venait de décider de la mobilisation générale pour le lendemain, et il y a 100 ans jour pour jour aujourd’hui, la France entrait dans ce conflit qui allait durer plus de 4 ans . . . Les hommes pensaient partir pour quelques semaines, voire quelques mois, hélas il n’en fut rien . . . Quelle famille n’a pas perdu qui un mari, qui un frère, qui un fils . . . ? Cette guerre, j’oserais dire cette boucherie, a fait 1 400 000 morts français, dont environ 30 % des hommes de moins de 30 ans ! Et parmi ceux qui sont revenus combien sont rentrés indemnes ? Peu je pense, car ceux qui ont eu la chance de ne pas être blessés ont été traumatisés à vie . . .
Léon, mon arrière grand père, a fait partie de ceux qui sont revenus, mais blessé . Habitant Norolles un petit village à 8 km, il dut se rendre à Lisieux pour rejoindre le 20 ème Régiment Territorial d’Infanterie . Il avait 37 ans 1/2, et laissait derrière lui sa Femme Victoria, Marie-Madeleine ma grand-mère qui avait presque 9 ans, et Louis son petit frère, à peine 8 ans . . .
A gauche la famille au complet quelques années plus tôt, et à droite Victoria et ses enfants à peu près au moment de la déclaration de guerre .
Il resta quelques mois à Saint Cyr l’Ecole d’où il envoya cette carte à ses parents , qui habitaient dans la Manche . . .
19 octobre 1914
Chers parents
Je suis en bonne santé ainsi que Victoria et les petits qui sont avec moi, ils viennent de passer 15 jours à Saint Cyr . J’espère que vous êtes en bonne santé .
Vos enfants qui vous embrassent.
Léon Véron
Le 3 avril 1915, le 4 ème bataillon dont il dépendait fut envoyé sur Verdun, Léon était dans la 13 ème section d’infirmiers militaires, il y était brancardier . Voici quelques cartes envoyées à Marie-Madeleine . . .
Ton petit père qui t’embrasse bien fort, à bientôt .
Léon Véron
Pays où ton petit père a passé en te quittant le 4 avril .
Un gros baiser à sa nénenne, embrasse bien ta petite mère pour moi .
Léon Véron
( Je suppose que nénenne était le petit nom affectueux qu’il lui donnait ! )
24 mai 1915
Ma chère petite Marie-Madeleine
Je vois que tu ne m’écris pas souvent, ça me ferait pourtant bien plaisir d’avoir de tes nouvelles . J’espère d’ici peu recevoir une petite lettre de toi .
Ton petit père qui t’embrasse de tout cœur et qui pense bien à sa petite nénenne .
Un gros baiser lointain .
Léon Véron
15 mai 1916
Mes chers petits
Je vous envoie cette carte avec la vue d’un logement où les officiers logent . Tu vois comme on fait des beaux logements dans les bois .
Votre petit père qui vous embrasse bien fort, embrassez votre petite mère pour moi .
Un gros baiser lointain
Léon Véron
Ils passèrent là tout l’hiver 1915-1916, dans la boue jusqu’aux genoux, et logés dans des gourbis de fortune . Durant les mois qui suivirent ils changèrent plusieurs fois de position, et le 29 novembre 1917, Léon fut blessé au bras . Je ne sais quelle fut exactement sa blessure, toujours est-il qu’il passa de longs mois en convalescence au Puy en Velay ( sa dernière carte de là-bas date du 4 octobre 1918 ), et qu’il ne retourna jamais au front ! Voici une des cartes qu’il envoya à Marie-Madeleine, de l’hôpital militaire où il était, il a marqué sa chambre de trois croix . . .
8 février 1918
Ma chère petite nénenne
J’ai bien reçu ta petite lettre qui m’a fait plaisir . Je n’en n’ai pas reçu de ta petite mère depuis celle datée du 2 février, dis-moi si elle est encore souffrante, ça me ferait plaisir de le savoir comme je ne reçois pas de lettre . C’est peut-être plus grave, que ta petite mère ne veut pas me le dire . Je t’envoie l’hôpital où je suis, les croix marquent les fenêtres de ma chambre . Ma santé va toujours bien . Embrasse ta petite mère pour moi .
Ton petit père qui t’embrasse de tout cœur, un gros baiser de loin .
Léon Véron
Deux photos de Léon, une avec ses compagnons d’infortune ( désolée pour la qualité plus que médiocre ! ) il est en haut à droite, et une où il est seul, qu’il a faite faire chez un photographe du Puy . . .
Léon a été cité au Livre d’Or des “ SOLDATS de VERDUN “ . . .
. . . et il a reçu cette citation . . .
“ Excellent brancardier, d’un zèle et d’un dévouement parfaits, est un exemple constant de devoir pour tous ses camarades . A été grièvement blessé à son poste le 29 novembre 1917 en assurant son service . “
Général Mordacq
Cette toile est le portrait de Léon fait par Laure Brouardel, artiste peintre et propriétaire du petit château où lui et Victoria étaient jardiniers . Elle ne l’a pas signé car elle n’était pas contente de son travail, il est vrai qu’il n’est pas vraiment ressemblant ! Il trône toujours dans le séjour de ma maman qui ne sait pas si elle va le garder . . . pas de souci, il viendra chez moi !!!
Deux autres trésors que je garde aussi très précieusement, son casque et son quart à son nom . . .
Et bien voila, c’était l’hommage que je voulais rendre à tous ces hommes qui se sont battus âprement et dont beaucoup ont laissé leur vie lors de cette première guerre mondiale . Léon a été un parmi tant d’autres, et il ne s’en est finalement pas si mal sorti . . .
Il est temps pour nous maintenant de partir en vacances, ce sera dans la nuit du 8 au 9, direction la Bourgogne pour une semaine, puis quelques jours en Sologne où nous aurons le plaisir de retrouver Monique et son mari ! Je vous retrouve donc à la fin du mois, en attendant je vous laisse les clés d’Histoires de Roses, faites-en bon usage !!!
Très bel été à toutes !!!
Histoires de noces . . .
Non, non , rassurez-vous, je viens juste de fêter mes 28 ans de mariage, je n’ai pas du tout l’intention de convoler à nouveau !!! Mais il se trouve que lors de mes vacances en Bretagne, dans le marais de la Brière et plus précisément sur l’ile de Fédrun, j’ai eu l’occasion de visiter . . .
Et j’ai eu envie de vous faire partager quelques coutumes, photos et documents de famille, et bien sûr de vous faire découvrir quelques trésors de ce musée !
Commençons par la couronne de fleurs d’oranger, puisque jusqu’à la seconde guerre mondiale l’ile de Fédrun comptait plusieurs ateliers qui en fabriquaient . Jusqu’en 1850 les couronnes de mariées étaient faites de fleurs et de matières diverses, mais à partir de cette date la mode a basculé et elles ont presque toutes été fabriquées avec des boutons et des fleurs d’oranger en cire . . .
Déjà dans la Rome antique les couronnes de mariées étaient faites à partir de myrtes et de fleurs d’oranger, qui symbolisaient la virginité, la fécondité et l’innocence. Cette mode s’est poursuivie jusque dans les années 1960.
( malle du représentant Lambert qui allait de bijouteries en ateliers de coiffure pour présenter les dernières nouveautés en la matière !)
Mais les fleurs d’oranger ne servaient pas qu’à faire les couronnes ! On faisait aussi des petits bouquets que les mariées portaient à la ceinture, ou d’autres appelés bouquets “ de virginité ” que l’époux portait au revers de sa veste . . .
Il arrivait aussi que chaque invité de la noce ait une fleur à la boutonnière . . .
Passons aux robes maintenant ! Elles n’ont pas toujours été blanches ou ivoire comme elle le sont souvent aujourd’hui ! Si elles l’étaient au cours de l’empire romain, et si elles le sont redevenues à la fin du 19ème siècle sous l'impulsion de l’église catholique, entre deux elles ont souvent été colorées ou même noires ! Noires surtout dans les milieux paysans car elles pouvaient être plus facilement portées après le mariage, pour la messe de relevailles par exemple, ou pour d’autres fêtes ! Voici celle de mon arrière-grand-mère à gauche . . .
Parlons du bouquet maintenant ! Il est apparu à l’époque des croisades, les hommes qui y participèrent importèrent cette tradition qui consistait à offrir à la future mariée une gerbe de fleurs qu’elle porterait toute la journée ! Après la noce, le bouquet ainsi que la couronne d’ailleurs était posés sous le globe de mariage et il était censé porter bonheur aux époux tout au long de leur vie ! Une autre version veut que les hommes présents à la noce cherchent à récupérer le bouquet de la mariée en lui courant après !
(à droite celui de ma grand-mère, probablement des fleurs du jardin, ses parents étant jardiniers !)
Terminons avec un mariage en particulier, celui de ma grand-mère justement ! Voici le faire part de mariage de Marie-Madeleine et Lucien . . .
Les mariages étaient en général célébrés en fin de matinée, ici à 11h à l’église, et il y avait deux repas, le midi et le soir, voici les menus du leur . . .
( personnellement … je me demande comment ils pouvaient manger tout ça !!! )
Et pour terminer … la photo des mariés, ma grand-mère allait avoir 19 ans le lendemain, et mon grand-père 25 ans un mois plus tard . . .
( elle dominait déjà son mari . . . et ça le restera jusqu’à sa mort ! )
Bon, j’ai encore été longue, alors je vous propose de nous retrouver d’ici deux ou trois semaines pour vous parler de ce musée et surtout des globes de mariées … car il y a beaucoup de choses à dire sur ce sujet !
Comme je vous l’ai dit au début de ce billet, toutes les photos de mariage et les documents viennent de ma famille, je les ai scannés et comme ils ont traversé le 20ème siècle avec plus ou moins de bonheur, ils ne sont pas tous en très bon état !
J’espère que ce billet vous a intéressées, j’ai pris beaucoup de plaisir à le faire et je vous quitte avec un avant-gout de ce que sera le prochain sur ce sujet . . .
Je vous souhaite une première très belle semaine d’automne, profitez du beau temps prévu pour faire provision de soleil !!!
Odette …
J’ai évoqué très discrètement la semaine dernière le départ d’une personne chère à mon cœur ! Elle s’appelait Odette et était cousine germaine de mon papa ! Je vais lui rendre hommage à ma façon, en vous présentant quelques photos et en évoquant une nouvelle fois l’histoire de ma famille … Odette vous connaissez déjà son papa, vous l’avez vu enfant dans le billet consacré à Victoria et Léon ! Elle est née en 1929, fille unique de Louis et Germaine, la voici bébé sur les genoux de sa maman !
Et puis quelques années plus tard justement avec Victoria et Léon ses grands-parents, et Pierre, mon papa …
Puis en communiante …
Ses parents se sont installés comme fleuristes à Mantes la Jolie, dans les Yvelines, et Odette a grandi heureuse auprès d’eux ! La voici jeune fille, je ne sais pour quelle occasion …
Et puis elle a rencontré Gilbert qui, pour la petite anecdote, a travaillé à la basilique de Lisieux où il a été mosaïste ! Ils se sont mariés, ont vécu heureux en exerçant eux aussi le métier de fleuristes, mais hélas n’ont pas eu d’enfants, le grand regret de leur vie ! C’est surement pour ça qu’ils ont reporté leur affection sur nous, les petits-cousins …! Hélas la maladie s’en est mêlée, Gilbert a été gravement malade, on a dû l’amputer d’une jambe, puis de la seconde, et il nous a quittés il y a tout juste 20 ans … Odette est venue habiter avec Germaine sa maman, qui elle est partie il y a 6 ans, et à son tour le samedi 17 elle s’est éteinte comme une flamme sans souffrir, elle doit être tellement heureuse d’avoir retrouvé Gilbert …
Voila, j’espère ne pas vous avoir ennuyées avec cette histoire mais ça me tenait à cœur ! Je les adorais, j’ai plein de merveilleux souvenirs avec eux et c’est une branche de la famille qui s’est complètement éteinte puisque sans descendance …
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Passons maintenant à autre chose ! Il y a quelques temps, Mireille nous demandait une petite table d’automne pour deux ! J’ai été limite puisqu’elles les a publiées aujourd’hui, et puis c’est quelque chose que je n’ai pas l’habitude de faire donc … soyez indulgentes !!! En plus je trouve que ça n’est pas si facile à photographier …
Et justement, un petit clin d’œil à Odette puisque les couverts viennent d’une ménagère dont elle ne se servait plus, et qu’elle m’avait donnée …
Mes petites mains s’agitent toujours en prévision de Noël ! Cet après-midi j’ai fabriqué des petits pochons avec des taies anciennes, un transfert étoile, et un cordon en lin passé dans les jours, ils serviront pour décorer mon sapin !
Et pour terminer encore des cadeaux reçus cette semaine, à gauche ceux de Vivie avec qui j’ai fait un échange, et à droite ceux de Laurence pour avoir gagné à un petit jeu …
Voila, je vous quitte sans la petite gourmandise du dimanche soir, je n’ai pas eu le temps d’en faire ! Vous pouvez trouver la recette du cheesecake d’il y a 15 jours dans la rubrique “pages”, colonne de gauche de mon blog ! Je n’ai pas eu le temps de mettre celle du cake, mais promis ça va venir !
Très belle semaine à toutes, mon prochain billet sera consacré à mon sapin et mes bougies de l’Avent car dans un mois … Noël sera passé !!!!!
Victoria et Léon …
Celles qui me suivent depuis un certain temps déjà savent que l’une de mes grandes passions c’est l’histoire de ma famille ! Je suis en quelque sorte dépositaire de cette mémoire, et j’ai la chance de posséder photos, courriers, papiers, bijoux, objets, vêtements, qui datent pour certains d’une bonne centaine d’années ! Et il y avait bien longtemps que je n’avais pas consacré un billet sur ce sujet ! Si je décide de le faire ce soir c’est grâce à Patricia, La nostalgie de Léa, notre française exilée en Italie ! Nous nous connaissons depuis quelques mois, et on a eu ce qu’on pourrait appeler “un coup de foudre bloguesque “ !!! Beaucoup de points communs, une région où nous avons toutes deux des racines, et cette passion pour l’histoire de notre famille ! D’ailleurs je vous conseille vivement le dernier billet de Patricia, consacré à son arrière-grand-oncle !
Je vous présente donc Victoria et Léon, mes arrière-grands-parents paternels ! Ils sont nés tous les deux dans la Manche à quelques km l’un de l’autre, lui en 1877, elle en 1875. Quand il se sont mariés en 1903, lui était jardinier dans le petit village de Norolles tout près de chez moi, elle était cuisinière à Caen . Se connaissaient-ils déjà avant, où se sont-ils rencontrés ici dans le Calvados, je n’en sais rien ! En aout 1905 est née Marie-Madeleine ma grand-mère, et en novembre 1906 son frère Léon …
Ils se sont donc installés dans les communs du château de la Monteillerie où Léon travaillait. Plutôt que château, je préfère dire manoir …
A l’époque, ce château était habité par Madame Laure Brouardel, veuve de Paul Brouardel membre de l’académie de médecine. Elle était artiste peintre, et c’est elle qui a peint mon arrière-grand-père juste avant qu’il ne parte pour la Grande Guerre, tableau qu’elle n’a pas signé car elle n’en n’était pas satisfaite ! Il trône toujours dans le salon de mes parents …
A Verdun Léon a été gravement blessé au bras, et il a dû partir de longs mois en convalescence au Puy …
Voici les objets que j'ai récupérés de cette époque, son casque et son quart qu'il avait dans les tranchées, et puis les cartes qu'il envoyait du Puy, ainsi que sa carte de combatant ...
Pendant ce temps la vie continuait loin du front, rythmée par les cartes que Léon envoyait à sa femme et à ses enfants, j’en ai plusieurs dizaines, toutes très émouvantes à lire !
Et puis Léon est revenu, et la vie a repris son cours normal …
En 1924, la veille de ses 18 ans, ma grand-mère a épousé Lucien, et ils se sont aussi installés à la Monteillerie …
( désolée, cette photo a été coupée pour être mise dans un cadre ovale !)
Et je trouve que sur cette photo mon grand-père se fait tout petit, on devine déjà qui “portera la culotte” à la maison !!!
Victoria est décédée en 1933, Léon lui a survécu de nombreuses années puisque lui n’est parti qu’en 1951, 10 ans avant ma naissance ! Pour terminer, ce portrait de mon arrière-grand-mère que j’aime beaucoup, je la trouve superbe …
Voila, je ne suis pas sure que l’histoire de Victoria et Léon vous aura intéressées, mais j’avais envie de vous la raconter ! C’est une vie toute simple de gens qui ont beaucoup travaillé, et qui comme tout un chacun ont eu leur lot de bonheurs et de peines, leur sang coule dans mes veines et je suis très fière d’eux ! J’ai commencé mon arbre généalogique, et grâce à Patricia je devrais avancer plus vite car elle m’a donné quelques tuyaux !
Je vous souhaite une très belle semaine et vous dis à dimanche prochain … ou peut-être lundi car ce week-end là nous serons quelques unes à vivre de jolis moments …
papa …
Je vous ai parlé de ma maman il y a 3 semaines, impossible de ne pas vous parler aujourd’hui de mon papa ! Il est né le 17 mars 1927, et il a eu la chance d’avoir une vie beaucoup plus heureuse que ma maman ! A l’inverse de celle-ci, il a eu une mère très autoritaire, qui “portait la culotte” comme on dit, et un papa hélas aussi alcoolique, mais très gentil ! Ces derniers étaient jardiniers dans un petit château de la région, et papa a grandi près de son petit frère dans cette campagne qu’il a toujours appréciée, entouré de fleurs, d’arbres, et de légumes !
L’été qui a suivi ses 12 ans, la guerre a été déclarée et le château a été occupé par les soldats allemands ! Mais de cette période, il ne garde pas de très mauvais souvenirs, car si eux n’appréciaient pas la cohabitation, les soldats non plus et ils ont vécu en bonne intelligence durant toutes ces années ! Dès le lendemain de ses 14 ans, il a quitté l’école pour devenir jardinier, comme ses parents !
A 20 ans, papa a quitté la France pour aller faire son service militaire en Algérie, deux années dont il garde encore de très bons souvenirs !
Le château a été vendu, mes grands-parents ont repris la maison de mon arrière-grand-père, et papa est allé travailler chez des religieuses ! En parallèle, il faisait partie de la JAC (Jeunesses Agricoles Catholiques) ce qui l’a amené à beaucoup voyager dans tout l’ouest de la France ! Mais il prenait de l’âge … et toujours vieux garçon !!!
La suite vous la connaissez, il a rencontré maman et l’a épousée il avait presque 32 ans ! Toujours passionné par son métier, après la faillite de son entreprise il est devenu jardinier pour des particuliers ! Sa carrière a été couronnée par la remise du Mérite Agricole ! Et il a fait partie pendant de nombreuses années de la Société d’Horticulture dont il a été le porte-drapeau !
Papa était quelqu’un de très instruit, de passionné par son métier, il avait des idées très arrêtées sur la politique, la religion, et avait du mal à comprendre qu’on ne pense pas comme lui ! Il avait un peu le tempérament artiste et ne vivait ni avec l’heure (il m’est arrivé de l’attendre 2 heures après l’école !), ni avec l’argent ! Si je parle de lui au passé ça n’est pas parce qu’il nous a quittés, en tous cas pas physiquement, mais il est atteint d’Alzheimer et ça n’est plus le papa qu’il était autrefois, même si parfois il m’arrive de retrouver un peu de malice au fond de ses yeux ! Mais je mesure la chance que j’ai qu’il soit toujours là, vous qui êtes nombreuses à ressentir un grand manque …
BONNE FETE PAPA !!!
Voila, j’arrête avec mes histoires de famille, mais c’était encore une fois l’occasion de vous montrer quelques photos anciennes !
La prochaine fois, je vous parlerai de ma rencontre avec une copinaute que beaucoup d’entre vous connaissent, il s’agit de Françoise, de Poésie Marine ! Nous avons passé quelques heures en sa compagnie, ainsi que celle de son mari et de ses filles, et j’ai eu la chance de rencontrer une autre blogueuse ! Mais tout ça au prochain épisode !!!
TRES BELLE SEMAINE A TOUTES !!!
Geneviève ...
... c'est ma maman, celle qui m'a donné la vie, qui m'a soignée, qui m'a dorlotée, qui m'a écoutée, qui m'a presque tout appris, en un mot ... qui m'a aimée ! En ce jour de fête des mamans, je voudrais lui rendre hommage en vous racontant son histoire ...
Elle est née 18 mois avant la dernière guerre, d'une maman cuisinière dans une école, et d'un papa cantonier, brutal et alcoolique ! Elle n'a pas eu une enfance très heureuse ... Elle faisait plusieurs km pour aller à l'école en galoches, elle devait subir la dureté de son père, et ne pouvait pas compter sur sa mère qui était une femme soumise. A force de volonté, elle a réussi à obtenir un CAP de couturière, métier qu'hélas elle n'a jamais exercé alors qu'elle était douée ... A la fin de l'adolescence, son père lui a fait subir des choses qu'une jeune fille ne devrait JAMAIS avoir à subir ... Puis elle est rentrée au service d'une famille de médecins de Lisieux pour faire le ménage, la cuisine et le service. Et c'est là qu'elle a rencontré mon papa, jardinier et âgé de 11 ans de plus qu'elle ! Un jour où l'orage menaçait, leur patronne devant s'absaenter a dit à mon papa " Prenez bien soin de la petite Geneviève, elle a une peur bleue de l'orage ! " Et j'ai coutume de dire qu'il en a tellement bien pris soin que 53 ans plus tard ils sont toujours ensemble !!!
Et c'est comme ça que mon papa a sorti maman des griffes de son père ... Ils se sont mariés en novembre 1959, je suis arrivée en 1961 et mon frère en 1964 !
Ils se sont installés comme horticulteurs, ils ont fait construire une petite maison mais hélas ils ont fait faillite et ils ont dû la vendre ! Nous sommes partis vivre chez mes grand-parents, papa a repris son métier de jardinier, et maman a fait des ménages ... et la vie s'est écoulée tranquillement ! Il y a eu des orages comme dans tous les couples, mais je crois que maman n'aurait jamais pu quitter papa tellement elle lui était reconnaissante de l'avoir sauvée et comprise ...
Aujourd'hui c'est maman qui soutient papa atteint d'Alzheimer, qui s'occupe de la maison, du jardin, des lapins, des courses, des papiers ... enfin de tout ! Je l'admire tellement pour sa force et son courage, même s'il lui est arrivé de flancher, et même si je l'ai souvent entendue dire qu'elle voulait en finir ... Mais je crois qu'elle est heureuse, ses enfants ont réussi leur vie, elle a 4 beaux petits-enfants, et je l'épaule du mieux que je peux !
BONNE FETE MAMAN, JE T'AIME !!!
J'espère que je ne vous ai pas choquées en vous racontant ces morceaux de vie de ma maman ! Elle qui aimarait tant crier ça au monde entier et qui n'en n'a pas le courage ...
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J'entends au-dessus de moi dans les cieux
Les anges qui murmurent entre eux.
Ils ne peuvent trouver de mot d'amour plus grand
Que celui-ci : MAMAN
Edgar ALLAN POE
BONNE FETE A TOUTES LES MAMANS !!!
Grande guerre
En ce 11 novembre, jour de l'armistice de 1918, il me tenait à cœur de rendre
hommage à tous ces hommes qui se sont battus pour notre pays. Parmi eux, il
y avait mon arrière grand père, Léon, qui laissait derrière lui sa femme Victoria,
sa fille Marie-Madeleine (ma grand mère) et son fils Louis. Les voici quelques
quelques années avant ...
Ils étaient jardiniers dans ce petit château près de Lisieux ( mon papa me dit
que ce sont Marie-Madeleine et son frère qui sont devant le château, moi je ne
pense pas car Louis était le plus jeune et sur la photo le garçon est plus grand )
La propriétaire s'appelait Mme Brouardel et elle était peintre. Avant qu'il
parte elle avait fait le portrait de Léon, mais elle n'a pas voulu le signer car
elle n'était pas satisfaite du résultat ! Ce tableau trône aujourd'hui dans le
salon de mes parents, et on y tient beaucoup !
Voici le casque et le quart de Léon utilisés lors de la bataille de Verdun ! Vous
imaginez mon émotion quand je les ai retrouvés ...
... et une carte envoyée de Verdun par Léon à sa fille ...
Mais hélas, il a été gravement blessé au bras et il a dû se faire soigner et partir
en convalescence au Puy, voici une carte de l'hôpital où il était, il a mis des
petites croix sur les fenêtres de sa chambre ...
Il y est resté longtemps puisque la première carte date du 7 janvier 1918, et
la dernière du 4 octobre ! Le voici le bras en écharpe, photo prise au Puy ...
Et pour terminer, son inscription au Livre d'Or des soldats de Verdun ...
Voila, j'espère que mon petit "reportage" vous aura intéressées, pardon si j'ai
été un peu longue ! Je ne l'ai jamais connu, mais j'espère que s'il me voit de là
haut il est fier de l'hommage que je lui ai rendu, à lui et à tous ses camarades
qui sont tombés pour notre liberté ...
Très bonne journée, venteuse et pluvieuse ici !
Communion
Aujourd'hui, c'est mon 200 ème billet !!!
Si quelqu'un m'avait dit quand j'ai commencé ce blog en janvier 2009 qu'un jour
je posterais ce 200 ème billet, je ne l'aurais pas cru ! Et pourtant j'en suis là en ce
20 juin ! Et cela, c'est grâce à vous toutes qui m'avez permis d'avancer et de faire
évoluer mon blog, et pour tout ça je tiens à vous dire MERCI !!!
Ce 20 juin, c'est aussi la fête des papas !
Vous savez toutes que j'adore les cartes anciennes, mais hélas je n'en ai aucune
qui célèbre cette fête, sûrement parce qu'elle n'est officielle en France que depuis
1952 ! Alors j'ai choisi quand même de vous montrer celle-ci ... et
BONNE FÊTE à tous les papas !
Et comme nous sommes au mois de juin et que la période des communions
se termine, voici quelques petits souvenirs de famille ayant servi à celles
de ma grand-mère et de son frère, et à celles de mon papa et de mon oncle.
Le brassard est celui qu'a porté mon papa en 1938, il avait alors 11 ans, et il
a aussi été porté par mon oncle en 1942 à 10 ans, et voici d'ailleurs sa photo.
Le missel date de 1893, les images sont celles de ma grand-mère et de son
frère qui ont fait leur communion ensemble, et les menus sont ceux de papa
et de son frère ! Le chapelet ... est le mien, maman n'arrive pas à remettre la main sur celui de ma grand-mère !
Et je ne résiste pas au plaisir de vous montrer le menu de la communion de
mon papa ! Quand je pense qu'on nous dit qu'on mange beaucoup ...!
Et j'ai même retrouvé une image de communion de Pierre-Sadi CARNOT, petit
fils du président CARNOT ! Il faut vous dire que le petit château où mes aïeux
étaient jardiniers a appartenu à cette famille, ceci explique cela ! Si un jour
j'avais le temps, il faudrait que je vous explique l'histoire de ma famille, l'idéal
serait même de créer un autre blog, il y aurait matière à le faire, mais celui-là
me prends déjà beaucoup de temps, alors deux ...
Pardon d'avoir été si longue, et merci à celles qui auront eu le courage de me
lire jusqu'au bout ! BELLE SEMAINE à toutes !!!